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De Varsovie à Paris (1867-1891)

Famille et enfance

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Wladyslaw et Bronislawa Sklodowski, parents de Marie Curie, entourés de leurs pensionnaires, 16, rue Freta à Varsovie, Pologne, 1860. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP3

Maria Sklodowska naît le 7 novembre 1867 au 16, rue Freta, à Varsovie, capitale du royaume de Pologne alors annexé par la Russie. Son père, Wladyslaw Sklodowski (1832-1902) est professeur de mathématiques et de physique, et sa mère, Bronislawa, née Boguska (1836-1878), dirige l’une des pensions de jeunes filles les plus reconnues de la ville.

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Les enfants Sklodowski : de gauche à droite Sophia, Helena, Maria, Joseph et Bronislawa, 1872. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP 5

La jeune Maria grandit entourée de ses aînés : elle a trois sœurs (Sophia, Bronislawa et Helena) et un frère (Josef). Petite dernière, Maria connaît une enfance heureuse jusqu'en janvier 1876, date à laquelle sa sœur aînée Sophia décède du typhus. Deux ans plus tard, le 9 mai 1878, elle perd aussi sa mère, atteinte de la tuberculose. La fillette se détourne alors de la religion.

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Bronislawa Boguska-Sklodowska (1836-1878), mère de Maria, 1860. Photo E. Koch. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP1
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Wladyslaw Sklodowski, père de Maria, 1890. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP34

Une scolarité exemplaire

Encouragée par ses parents, eux-mêmes enseignants, la jeune Maria suit une scolarité classique, d’abord à la pension Sikorska, entre 1877 et 1882, puis au gymnase (l’équivalent du lycée en France).

Les résultats de Maria, élève brillante, sont excellents dans toutes les matières. Elle obtient même la médaille d'or pour son diplôme de fin d'études secondaires en 1883, comme tous ses frères et soeurs.

Souhaitant utiliser ses connaissances pour aider à lutter contre la russification de la société, elle s'engage dans des cours clandestins organisés dans des appartements, afin, notamment, d'instruire les jeunes filles polonaises : c'est l'"Université volante".

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Maria Sklodowska en 1883. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP25

Maria a alors l'intention de poursuivre ses études supérieures en intégrant une véritable université. Malheureusement, à Varsovie, alors sous domination russe, c’est impossible pour une jeune fille.

Parlant français (ainsi qu’allemand et russe), elle rêve de rejoindre la Sorbonne à Paris, puisque celle-ci accepte les jeunes femmes ayant obtenu leur baccalauréat, ou son équivalent polonais.

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Extrait du journal intime de Maria Sklodowska. L'esquisse représente Lancet, le chien pointer, très aimé des jeunes Sklodowski, vers 1886. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP37

Le pacte des soeurs Sklodowska

Le départ à Paris souhaité par Maria a un coût important, que le père de Maria ne peut pas assumer seul, d’autant que Bronislawa veut elle aussi partir faire ses études à Paris, à la Faculté de médecine.

Les deux sœurs font un pacte : Maria s’engage comme gouvernante et économise de l’argent pour financer les études de sa sœur en France. En contrepartie, une fois Bronislawa devenue médecin, elle paiera les études de sa cadette.  

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Maria Sklodowska et sa sœur Bronislawa en 1886. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP42

Maria commence ainsi à donner des leçons particulières aux enfants de familles bourgeoises de Varsovie.

Elle devient même préceptrice à demeure pour les enfants de la famille Zorawski, à Szczuki, entre 1886 et 1889.

Durant ce long séjour loin de sa famille, elle tombe amoureuse de l’aîné des enfants, Kazimierz Zorawski, futur brillant mathématicien, d’un an plus âgé. Malheureusement, la différence de condition sociale est telle que la famille Zorawski s’oppose au mariage.

Maria retourne alors chez son père, et continue à dispenser des leçons particulières. Un cousin l’autorise à venir faire quelques expériences dans un laboratoire de l’Université de Varsovie, afin de mettre en application les connaissances scientifiques qu’elle a continué à accumuler.

Maria est néanmoins en passe d'abandonner son rêve d’études pour se consacrer à sa famille. C'est alors qu'intervient sa soeur Broniswlawa, qui l'incite à la rejoindre à Paris et à commencer une nouvelle vie.

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Wladyslaw Sklodowski et ses filles en 1890 (de gauche à droite : Maria, Bronislawa et Helena), 1890. Source : Musée Curie / Cote MCP53 / Droits : Maria Sklodowska-Curie Museum de Varsovie

Une Nouvelle Vie Parisienne
            (1891-1896)

L'étudiante polonaise

Maria Sklodowska, alors âgée de 24 ans, arrive à Paris, à la gare du Nord, fin octobre 1891. Elle s'installe d'abord rue d’Allemagne (actuelle avenue Jean Jaurès), chez sa sœur et son beau-frère, Casimir Dluski, exilé polonais que Bronislawa a rencontré durant ses études.

Elle déménage ensuite rue Flatters, dans le quartier Latin, en mars 1892, afin de se rapprocher de la Sorbonne. Elle s'est en effet inscrite à la Faculté des sciences le 3 novembre 1891, résolue à mener des études scientifiques pour devenir

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Dessin représentant Marie Sklodowska, fait à Paris, en 1892. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP61

enseignante du secondaire en Pologne. Sur les bancs de l’université, aux côtés de Maria, on ne compte alors que 2% d’étudiantes.

Sur sa fiche d’inscription à l’Université, Maria francise son prénom et devient Marie. Studieuse et assez démunie financièrement, elle travaille continuellement pour se remettre à niveau.

Non confiante en ses acquis scientifiques, elle choisit de ne pas passer sa licence à l’été 1892 mais de refaire une première année.

Cela lui permet d’être reçue première à la licence de Physique en juillet 1893. L’année suivante, elle passe la licence de Mathématiques et est reçue troisième. 

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Marie Sklodowska sur le balcon des Dluski, en 1892. Source : Musée Curie ; coll. ACJC / Cote MCP58,01
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