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Maryse Bastié

En fond d'écran - CAUDRON G3 - Avion de reconnaissance et d'entrainement

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Maryse Bastié, ouvrière devenue aviatrice pour s'arracher à la gravité de la vie

Maryse Bastié, née Marie-Louise Bombec, aviatrice française, gloire du sport, née le 27 février 1898, à Limoges (France), morte le 6 juillet 1952 à Bron. Elle fut la première aviatrice française à accrocher de nombreux records à son palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés. Nombre d’établissements scolaires, théâtres, rues et avenues portent aujourd’hui son nom.

Enfance et mariages

Née à Limoges dans la rue de Beaumont, qui deviendra en 1953 rue Maryse-Bastié, orpheline de père à l’âge de 11 ans, la petite Marie-Louise Bombec fut une enfant difficile. Adolescente, elle est ouvrière dans une usine de chaussures comme piqueuse sur cuir. Elle se marie une première fois et a un fils qui meurt très jeune. Divorcée, elle se remarie avec son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié, originaire de Fiac, petit village proche de Toulouse. C’est à ses côtés qu’elle se découvre une passion pour l’aviation.

Le 29 septembre 1925, elle obtient son brevet de pilote sur la station aérienne de Bordeaux-Teynac, qui deviendra plus tard l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Une semaine après, elle passe avec son avion, un Caudron_G.3, sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux. Le 13 novembre 1925, elle vole de Bordeaux à Paris, divisant son parcours en six étapes, ce qui constitue son premier voyage aérien. L’année suivante, son mari, Louis Bastié, trouve la mort dans un accident d’avion. Arthur Sanfourche, père de Jean-Joseph Sanfourche, était son mécanicien. Loin de se décourager, Maryse Bastié devient monitrice de pilotage : l’aventure dure six mois et s’arrête avec la fermeture de son école de pilotage.

Carrière de pilote

Montée à Paris, elle donne des baptêmes de l’air et fait de la publicité aérienne. Elle décide d’acheter son propre avion, un Caudron C.109 à moteur de 40 ch. Comme elle n’a pas d’argent pour le faire voler, le pilote Drouhin va l’aider à financer sa passion. Le 13 juillet 1928, il lui offre le poste de premier pilote. Elle établit alors avec lui un premier record féminin homologué de distance (1 058 km) à Treptow, en Poméranie.

En 1929, elle établit un nouveau record de France féminin de durée de vol, de 10 h 30, et un record international féminin de durée avec 26 h 44. Ce record lui est repris le 2 mai 1930 par Léna Bernstein (35 h 45). Bien décidée à le récupérer, elle décolle son avion, un Klemm L 25 modifié, le soir du 2 septembre 1930 et se pose le surlendemain après 37 h 55 de vol. Elle a lutté jusqu’à l’épuisement contre le froid et le manque de sommeil. Elle établit ensuite un record de distance avec 2 976 km sur le parcours Paris – Uring (URSS). Pour cet exploit, à son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur et le Harmon Trophy américain décerné, pour la première fois, à une Française.

En 1935, elle crée, à Orly, l’école « Maryse Bastié Aviation ». Encouragée par Mermoz, qui lui a fait faire avec lui un aller-retour, elle s’attaque à la traversée de l’Atlantique Sud. Un mois à peine après la disparition de Mermoz, le 30 décembre 1936, elle traverse l’Atlantique de Dakar à Natal, seule à bord d’un Caudron Simoun. Jean Moulin, le grand résistant de la Seconde Guerre mondiale, participe à cette époque à l’organisation de nombreux raids aériens civils, comme la traversée de l’Atlantique Sud par Maryse Bastié.

Autres combats

Dès 1934, elle s’engage avec Hélène Boucher et Adrienne Bolland dans le combat pour le vote des Françaises, en soutenant Louise Weiss qui se présentait aux élections législatives de 1936 dans le 5e arrondissement de Paris.

Lors de l’offensive allemande de mai 1940, elle offre ses services à la Croix-Rouge, notamment auprès des prisonniers français regroupés au camp de Drancy. Lors du départ d’un train vers l’Allemagne, elle est bousculée par une sentinelle allemande et se fracture le coude droit. Elle en garde une invalidité et ne pilote plus. Sous couvert de son activité à la Croix-Rouge, elle recueille des renseignements sur l’occupant.

En 1947, répondant à Louis Perret qui avait sollicité son opinion sur l’espéranto, elle lui écrit qu’elle est depuis de longues années convaincue de l’utilité de cette langue.

En 1951, elle entre au service de relations publiques du Centre d’essais en vol. Lors d’une de ses missions, elle trouve la mort dans l’accident d’un Noratlas, après un meeting aérien à l’aéroport de Lyon-Bron, le 6 juillet 1952.

Maryse Bastié est enterrée à Paris, au cimetière du Montparnasse. Elle était capitaine de l’armée de l’air et totalisait 3 000 heures de vol.

Une association des amis de Maryse Bastié fut formée, sous la présidence de l’aviatrice Jacqueline Auriol jusqu’à son décès.

Records

  • 1928, premier record féminin de distance de vol (1 058 km)

  • 1929, record international de durée de vol féminin (26 h 44 min)

  • En 1930, elle bat le record de durée féminin international en 37 heures 55 minutes.

  • En 1931, elle s’empare du record féminin international de distance, avec 2 976 kilomètres.

  • En 1936, elle réalise la traversée féminine de l’Atlantique Sud en 12 heures 5 minutes.

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Maryse Bastié près de son avion, 1er août 1935 • © AFP

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Affiche d'une réunion en faveur de l'égalité des droits politiques, avec projection d'un film où Maryse Bastié apporte son concours à la campagne féministe.

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Plaque à la mémoire de Maryse Bastié, apposée sur la maison où elle vécut (23, rue Froidevaux, Paris 14e).

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Avion le Klemm acheté en Allemagne le 1er avril 1930 et que Maryse Bastié baptise « Trottinette »

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Son nom est donné à de nombreux établissements scolaires et un timbre-poste l’honore.

Maryse Bastié est capitaine de l'armée de l'Air avec 3.000 heures de vol. Commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire, elle lègue à la postérité l'admirable leçon d'une victoire constante de la volonté sur la fragilité.

 

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Le cimetière du Montparnasse
Tombe de l'aviatrice française Maryse Bastié (1898- 1952), première aviatrice française à accrocher de nombreux records à son palmarès, ici dans le cimetière du Montparnasse (1824)

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✈️ Maryse Bastié - La bravoure et l'amour du ciel

Un tramway nommé... égalité

Neuf futures stations du Tramway T3, à Paris, portent le nom de femmes, telles Marie de Miribel ou Ella Fitzgerald.

Maryse Bastié, Adrienne Bolland, Alexandra David-Neel, Marie de Miribel, Séverine, Rosa Parks, Colette Besson, Ella Fitzgerald et Delphine Seyrig. Respectivement deux aviatrices, une exploratrice, une créatrice d'oeuvres sociales, une écrivaine, une figure de l'antiracisme aux Etats-Unis, une athlète, une chanteuse de jazz et une actrice. Les deux dernières sont très connues. Les autres un peu moins... 

Ces femmes soufflent un vent nouveau sur la capitale. Celui de l'égalité des sexes. Elles donnent en effet leur nom depuis décembre 2012 à neuf futures stations (sur 25) qui prolongent le Tramway T3 des Maréchaux, de la porte d'Ivry à la porte de la Chapelle.

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