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Elisa Deroche, la première femme pilote

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Élisa Deroche, connue sous le pseudonyme de baronne Raymonde de Laroche, est une aviatrice française née le 22 août 1882 à Paris (4e arr.)1 et morte le 18 juillet 1919 au Crotoy. C'est la première femme au monde à avoir obtenu son brevet de pilote-aviateur le 8 mars 1910.

Élisa Léontine Deroche naît dans le quartier du Marais au numéro 61, rue de la Verrerie à Paris, de Charles-François Deroche portefeuilliste et de Christine Calydon Gaillard. Jeune femme, elle commence une carrière artistique.

Le 15 décembre 1903, au théâtre Sarah Bernhardt, elle joue le rôle de Doña Sérafine dans la pièce La Sorcière de Victorien Sardou2. Le 10 octobre 1904, au théâtre des Mathurins, elle joue le rôle de Maria dans la pièce Baptiste de Michel Carré. Le 16 décembre 1906, au théâtre Réjane, elle joue le rôle de Rigolboche dans la pièce La Savelli, une adaptation du roman de Gilbert-Augustin Thierry, avec une mise scène de Max Maurey4 C'est pendant cette période au théâtre qu'elle prendra le pseudonyme de « baronne Raymonde de Laroche », en mémoire de sa petite fille, Raymonde Marguerite Charlotte Thadome, décédée le 25 mars 1902 à l'âge de sept mois et demie. Elle se consacre également à la peinture et à la sculpture et au sport automobile.

 

Très tôt, la jeune Elisa Deroche se passionne pour les sports. En 1892, à l'âge de dix ans, on lui offrit un poney ; elle se passionna pour l'équitation puis successivement le tennis, le rowing, le patinage, la bicyclette. Vers 1902, elle conduira une motocyclette, sur un modèle des Frères Werner. C'est aussi en 1902 qu'elle obtiendra son permis de conduire7. Le 13 septembre 1906, Raymonde de Laroche est présente à Bagatelle, lorsque Santos-Dumont réussit un premier vol. Le 13 janvier 1908, elle est à Issy-les-Moulineaux, quand Henri Farman réalise une boucle d'un kilomètre.

Raymonde de Laroche va s'intéresser aux études et aux expériences de Blériot, d'Ernest Archdeacon, et des frères Voisin. Après avoir étudié divers appareils, elle choisira le biplan Voisin pour ces qualités de maniabilité, de stabilité et de faciliter à piloter, et c'est en 1909 qu'elle rencontre Charles Voisin, fondateur avec son frère Gabriel de l'entreprise Voisin Frères.

Raymonde de Laroche ne peut plus rester qu'une simple spectatrice des pionniers de l'aviation ; elle confirme sa décision d'exécuter sa première envolée seule à bord. Et c'est l'ingénieur aviateur Édouard Château qui se chargera de sa formation au camp de Châlons à Mourmelon.

Le 22 octobre 1909, elle fera son premier vol seule à bord d'un biplan Voisin sur une distance de 300 mètres, le lendemain elle fera mieux avec un vol de 6 kilomètres, toujours sous la vigilance de M. Château.

Le 1er janvier 1910 elle prend livraison de son biplan Voisin et fait un beau vol de sept minutes, mais elle a été arrêtée par la nuit ce qui fait qu'elle n'a pu concourir pour le brevet de pilote (voir le journal l'Auto du 2 janvier 1910 page 3)

 

Le 4 janvier 1910 Raymonde de Laroche s'entraîne pour l'obtention de son brevet de pilote sur le terrain de Bouy, elle prend son vol vers 15h par un vent faible, elle fait un premier tour de piste volant à quatre mètres de hauteur dans des conditions parfaites, lorsqu'au deuxième tour ayant pris un virage trop au large et n'ayant pu monter assez haut elle est allée percuter les peupliers qui borde la route, l'appareil est tombé brusquement elle gisait évanouie et aussitôt transportée à Mourmelon (voir le journal l'Auto du 5 janvier 1910 page 3) Ce même jour Léon Delagrange se tue sur le terrain de La Croix-d'Hins en Gironde (voir le journal l'Auto du 5 janvier 1910 page 1)

C'est pendant le meeting d'Héliopolis en Égypte du 6 au 13 février 1910 que l'Aéro-Club de France validera l'obtention du brevet de pilote à la baronne de Laroche, qui lui sera délivré le 8 mars 1910. Elle est la première femme, en France et dans le monde à obtenir le brevet de pilote, no 36 de l'Aéro-Club de France11. Cependant elle n'est pas la première femme à avoir piloté un aéroplane en solo, c'est Thérèse Peltier qui la devance en effectuant un vol en septembre 1908 sans avoir de brevet. Elle participe dès lors à de nombreux rassemblements aériens, tant en France qu’à l’étranger, comme Héliopolis, le Meeting de Tours du 30 avril au 5 mai 1910, le meeting de Saint-Pétersbourg du 8 mai au 15 mai 1910, où, devant le tsar Nicolas II, Élisa de Laroche fera un vol splendide : à 100 mètres de hauteur elle coupe le moteur de son biplan pour atterrir en vol plané12. Elle se produit aussi au meeting de Budapest du 5 au 15 juin 1910 et au meeting de Rouen du 19 au 26 juin 1910.

Du 3 au 10 juillet 1910, elle apparaît lors de la deuxième grande semaine d'aviation de la Champagne. Elle est grièvement blessée pendant un meeting à Reims, le 8 juillet 1910, son avion s’étant écrasé ; elle sera transportée dans la clinique du docteur Roussel à Reims. Rétablie, elle quitte la clinique le 7 octobre 1910 pour rejoindre son domicile parisien,n 2.

Le 20 mai 1911, Raymonde de Laroche est nommée officier d'Académie par Théodore Steeg, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts.

Le 14 septembre 1911 au Meeting de Dinard sur la plage de l'Ecluse Roland Garros fait un beau vol de dix minutes au-dessus de la mer avec Raymonde de Laroche comme passagère (voir La Revue Aérienne du 25 septembre 1911 page 483)

Le 26 septembre 1912 à Corcelles-en-Beaujolais au lieu-dit La Lime, Charles Voisin est au volant de son automobile une Hyspano-Suiza, en compagnie de La Baronne de Laroche, quand brusquement ils sont victimes d'un terrible accident. Son ami intime Charles est tué sur le coup, Raymonde de Laroche a été projetée hors de la voiture et s'en tirait avec quelques contusions (voir le journal l'Auto du 28 septembre 1912 page 3).

Après une longue période de convalescence, suite à son accident du 8 juillet 1910, et nostalgique de reprendre de l'altitude, fuyant toutes les remontrances qu'auraient pu lui faire ses amis et sa famille, Raymonde de Laroche s'entend avec le constructeur Sommer pour reprendre l'entraînement à Mourmelon, en novembre 191215.

Durant l'année 1913 elle va longuement s'entraîner à Buc chez Farman. Le 23 mai 1913 partie de Buc, Raymonde de Laroche va voler plus d'une heure à 100 mètres de hauteur, la nuit l'obligera à rentrer et elle se posera magistralement en un vol plané près des hangars (voir le journal l'Auto du 24 mai 1913 page 3)

Du 12 au 14 juillet 1913 au Meeting de La Ferté-Vidame, elle présentera des exhibitions le 13 juillet, notons la présence de l'aviateur Jacques Vial son futur second époux (information annoncée dans le journal l'Aéro du 12 juillet 1913 page 4)

Du 10 au 18 août 1913 au meeting de Granville elle s'est particulièrement distinguée par de magnifiques évolutions sur son hydro-plane-Henri-Farman-Gnome, en dépit d'un vent violent elle s'est aventurée audacieusement en mer en direction des Îles Chausey après avoir viré à sept ou huit kilomètres au large, elle est revenue amerrir superbement saluée par les acclamations (voir le journal l'Aéro du 11 août 1913 page 2)

Le 25 novembre 1913 à Mourmelon au Camp de Châlons, Raymonde de Laroche remporte la coupe Fémina de distance et de durée, sur un biplan H. Farman-Gnome, elle prend l'air à 7h 5mn et elle tourne sur la piste de 10 kilomètres et couvre une distance de 323 kilomètres pendant 4 heures, mais par suite d'un mauvais fonctionnement du pointeur d'essence elle termine son vol à regret à midi trois. Notons que la coupe Fémina était précédemment tenue par Mme Pallier le 10 novembre 1913 ayant parcouru une distance de 290 kilomètres en 3 heures 40 minutes (voir le journal l'Aérophile de l'année 1913 page 543)

Au mois d'août 1914 son appareil Henri Farman 60 HP N°69 a été réquisitionné, en octobre 1914 Reims est bombardé son domicile au N°6 de la rue Coquebert est probablement détruit, elle demeure à Paris au N°5 rue des Belles Feuilles. Elle voulut prendre place dans une escadrille et rivaliser d'audace avec nos plus hardis pilotes, mais l'autorisation qu'elle sollicita avec tant d'insistance lui fut impitoyablement refusée (voir le journal Le Petit Journal du 19 juillet 1919 page 1)

Le 21 avril 1919 Raymonde de Laroche reprend l'entraînement à Issy-les-Moulineaux, elle pilote un Caudron G3, et ses premiers essais d'après-guerre sont des plus encourageants (voir le journal l'Auto du 21 avril 1919 page 2)

Elle bat le record féminin d'altitude le 6 juin 1919, à Issy-les-Moulineaux elle pilote un Caudron G3, elle décolle à 8 heures 38 minutes en présence du commissaire de l'Aéro Club de France, le ciel était clair au départ mais se couvrait rapidement, à 10 heures 27 minutes 30 secondes elle revient se poser, le barographe enregistreur indique 3900 mètres d'altitude (voir le journal l'Auto du 7 juin 1919 page 1)

Selon les commentaires du journal l'Auto du 8 juin 1919, apprenant la performance de Raymonde de Laroche l'Américaine Ruth Law a déclaré qu'en septembre 1917 elle aurait atteint l'altitude de 4 240 mètres, il semble étonnant que l'aviatrice américaine ait attendue près de deux ans pour revendiquer un record qui n'a jamais été homologué (voir le journal l'Auto du 8 juin 1919 page 1).

Nouveau record d'altitude le 12 juin 1919 à Issy-les-Moulineaux, Raymonde de Laroche prend son vol à 19 heures 8 minutes et 45 secondes, avec une régularité remarquable, la courageuse aviatrice s'élève à plus de 4000 mètres, mais par suite de la brume elle fut obligée d'atterrir vers 21h 15 mn à la nuit tombante, à Gastine à 8 kilomètres de Nangis, l'atterrissage a été parfait, le barographe indiquait 4800 mètres, sa performance bat le record que revendiquait Ruth Law (voir le journal l'Auto du 14 juin 1919 page 1)

Cet exploit marquera l'apogée de sa carrière. car elle meurt dès le 18 juillet 1919 au cours d'un vol d'entraînement, sur un prototype Caudron modèle G3, alors qu'elle n'était pas aux commandes : piloté par l'aviateur Barrault, l'aéronef s'écrase sur la plage du Crotoy.

Élisa Deroche repose au cimetière du Père-Lachaise, dans la 92e division.

 

 

 

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An autograph of Raymonde de Laroche given after 1910 accident.
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De tous les avions militaires français, le Caudron G.3 a été le seul appareil à être construit continûment de septembre 1914 jusqu’à l’Armistice. Malgré une carrière magnifiquement remplie, c’est par des exploits menés après 1918 qu’il resta dans les mémoires jusqu’à aujourd’hui.

Observateur d’Artillerie

En août 1914 une seule escadrille disposait de Caudron G.2 biplace pour la reconnaissance et l’observation d’Artillerie, la C.11 ; une seconde, officieuse, la CM, possédait des exemplaires monoplaces. Leurs équipages se montrèrent particulièrement efficaces pour diriger les tirs d’artillerie durant la bataille de la Marne, si bien que la version amélioré du G.2, le G.3 fut retenue comme l’un des quatre avions standards de l’Aéronautique par le général Hirschauer.

Polyvalent

Le G.3 fit merveille dans son rôle initial en inaugurant l’emploi opérationnel de la TSF pour communiquer avec les batteries de canons, mais aussi comme avion de reconnaissance photographique et même de bombardier léger. Avion très sûr et maniable, de construction fort simple, il pardonnait les fautes de pilotage et son train à très large voie garantissait un atterrissage en toute sécurité. Seule sa vitesse de pointe laissait à désirer.

Entraîneur

La production en grande série fut d’abord menée conjointement par Caudron à Lyon et à Issy-les-Moulineaux, Blériot à Suresnes et SPAD (Deperdussin) ces deux dernières étant en rupture de charge de travail. Le Caudron G.3 ne répondait plus aux exigences des combats en 1916. Par contre, entré dans les écoles, il connut un succès considérable auprès des instructeurs comme des élèves dont Fonck, l’As des As, Fronval ou Delmotte firent partie.
A l’Armistice, 2 402 exemplaires avaient été construits dont certains avait été employés par l’Italie, la Grande Bretagne, le Portugal, l’Espagne, la Serbie et la Russie.

Exploits en temps de paix

A la fin des hostilités, Jules Védrines, l’As des missions spéciales, se posa sur le toit des Galeries Lafayette avec cet avion dépourvu de frein – des bras puissants l’empêchèrent de basculer. Adrienne Bolland devint, le 1er avril 1921, la quatrième personne à traverser la Cordillère des Andes et François Durafour se posa juste en dessous du Mont-Blanc le 30 juillet 1921.

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Élisa Deroche repose au cimetière du Père-Lachaise, dans la 92e division.

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